En 2008, je me rendais à New York. Par hasard, une amie me donne le contact d'un couple d'amis qu'elle me suggère de rencontrer. Il est écrivain et elle étudiante en histoire.
Une fois sur New York, j'hésite grandement à les contacter. Je ne les connais pas cependant, je prends mon courage à deux mains et les convie à prendre un verre. Je propose Manhattan, ils me proposent un verre dans leur quartier...Williamsburg (au Nord de Brooklyn)
Le temps du trajet, je me suis demandé pourquoi me proposer un verre dans ce quartier. En effet, les quartiers comme Greenwich village,Soho, Tribeca, Nolita me parlaient mais pas Williamsburg. Cependant, une fois sur place j'ai vite compris : quand on est sensible à l'art ou que l'on aime la musique c'est le quartier qu'il faut connaître. D’ailleurs, de mes 12 jours passés seul à NYC celui qui j’ai préféré est la découverte de ce quartier.
Comment ce quartier est-il devenu l'eldorado du mouvement indépendant et de la création artistique en générale?
Dès les années 70, de nombreux artistes sont attirés par les loyers modérés, les grands espaces qu’offrent les lofts de Williamsburg sans oublier son accès depuis le centre de New York. Cette migration a continué dans les années 80 et s'est accéléré dans les années 90 car les anciens quartiers "arty" comme East Village ou Soho étaient devenus hors de prix. Ce quartier fut longtemps le refuge d’artistes qui fuyaient la hausse des loyers.
Aujourd’hui, Williamsburg n’est plus une terre d’exil mais une terre d’accueil. L’artiste n’y vient plus contraint, il vient s’y installer de son plein gré. Il y vient pour y aboutir un projet, trouver l’inspiration, trouver les futurs membres de son groupe. Ici plus qu’ailleurs, il est facile de monter un groupe, de trouver des dates pour se représenter. Ce quartier regorge de salle de concert plus ou moins grandes et plus ou moins reconnues et regorge de labels indépendants en quête du groupe de l'année.
Même si se quartier a accueilli de nombreux artistes, il a aussi vu naître et exploser de nombreux groupes locaux: The Antlers, Cymbals Eat Guitar, TV on the Radio…et bien d’autres. Ce quartier a aussi permis l’explosion de « petits » phénomènes comme MGMT ou Animal Collective. D’autres groupes ou artistes ayant déjà fait leurs preuves y ont aussi posés leurs valises. C’est le cas, de The National ou bien de Zach Condon (Beirut).
Cependant, Williamsburg ne se limite pas seulement aux grosses machines, il suffit d’entrer chez un des nombreux disquaires pour s'en rendre compte. Williamsburg (et plus largement Brooklyn) est devenu une vraie marque, voir un label de qualité ( ?). Tous les disquaires de Williamsburg possèdent une sélection plus ou moins variée d’artistes locaux que je vous recommande fortement d'écouter. Avec les conseils d’un disquaire, je suis reparti avec de petites perles "d'ici" comme Ganji, Bell, Kaizer Cartel mais aussi "d’ailleurs" comme les canadiens de Horse Feathers (qui en juin 2010 soit deux ans après cette trouvaille viennent d’être immortalisés par la Blogothèque…preuve que les disquaires de Williamsburg s’y connaissent un peu en musique).
Un conseil, si vous allez à New York, passez par Williamsburg. Oui, ce quartier sur-joue un son côté hype, branchouille. Cependant, l’ambiance qui y règne peut vous emmenez loin, très loin surtout si vous avez rêvé un jour de devenir une rock star ou simplement rêvé de vivre de votre passion.
MM